Nouvelles directives de l’ANPP sur les médicaments à base de pseudoéphédrine

Pseudoephedrine stimulant

L’Agence Nationale des Produits Pharmaceutiques (ANPP) vient d’émettre une note adressée à l’ensemble des pharmaciens et directeurs techniques des établissements pharmaceutiques concernant les médicaments à base de pseudoéphédrine. Cette directive, datée du 20 mai 2025, s’inscrit dans le sillage des mesures prises par l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) en France et par l’Agence européenne des médicaments (EMA).

De nouvelles contre-indications à mentionner

Dans sa note n°19/MIP/ANPP/DG/NOTE/25, l’ANPP met en avant les « nouvelles recommandations internationales » concernant les médicaments contenant de la pseudoéphédrine. L’agence fait particulièrement référence à de rares cas de syndrome d’encéphalopathie postérieure réversible (PRES) et de syndrome de vasoconstriction cérébrale réversible (RCVS) associés à la prise de ces médicaments.

En conséquence, il est « strictement recommandé que ces nouvelles contre-indications et mises en garde apparaissent dans les résumés des caractéristiques du produit ainsi que sur les notices des médicaments concernés. »

Un délai de 30 jours pour se conformer

Les établissements pharmaceutiques concernés disposent d’un délai n’excédant pas trente jours à partir de la date de publication de la note pour déposer les dossiers de variations des RCP (Résumés des Caractéristiques du Produit) auprès des services de la direction de l’enregistrement, conformément à la procédure en vigueur.

Contexte international

Cette décision s’inscrit dans une dynamique internationale de renforcement des précautions concernant la pseudoéphédrine :

L’EMA précise que ces affections rares peuvent entraîner une réduction de l’approvisionnement en sang du cerveau, avec des complications potentiellement graves. Les patients doivent cesser immédiatement le traitement et consulter un médecin s’ils développent des symptômes tels que maux de tête sévères à déclenchement soudain, nausées, vomissements, confusion, convulsions et troubles visuels.

Médicaments concernés et risques associés

Pour rappel, les médicaments à base de pseudoéphédrine sont des vasoconstricteurs utilisés comme décongestionnants nasaux pour soulager les symptômes du rhume. En France, les spécialités concernées incluent Actifed Rhume, Dolirhume, Humex Rhume, Nurofen Rhume et Rhinadvil, entre autres.

Voici la liste exhaustive des spécialités concernées en Algérie :

Les risques associés à ces médicaments sont désormais bien documentés. Selon l’EMA, la pseudoéphédrine stimule les terminaisons nerveuses à libérer de la noradrénaline, provoquant la constriction des vaisseaux sanguins. Outre les risques de PRES et RCVS récemment identifiés, ces médicaments sont également associés à des risques cardiovasculaires et cérébrovasculaires (infarctus du myocarde, AVC), des troubles psychiatriques, des réactions cutanées sévères et des neuropathies optiques ischémiques.

Aucun cas mortel de PRES ou de RCVS n’a été signalé selon l’EMA, et la plupart des cas se sont résolus suite à l’interruption du médicament et la mise en place d’un traitement approprié.

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